Les migrations internationales constituent un phénomène complexe et multidimensionnel qui a façonné l’histoire de l’humanité. En 2020, selon la Division de la population des Nations Unies, on estimait à 281 millions le nombre de migrants internationaux, soit environ 3,5 % de la population mondiale. Cette augmentation constante, par rapport aux 2,8 % en 2000 et aux 2,3 % en 1980, traduit une intensification des flux migratoires. Parmi ces flux, la mobilité étudiante retient une attention particulière, représentant un phénomène à la fois volontaire et stratégique pour les jeunes qui, en quête d’une meilleure formation et d’une insertion professionnelle rapide, choisissent d’étudier à l’étranger. Ces quêtes d’une formation de qualité et de meilleures perspectives professionnelles s’inscrivent dans un contexte global de compétition entre les systèmes d’enseignement supérieur et de circulation des compétences.
Le phénomène soulève, toutefois, plusieurs interrogations cruciales : Quels sont les mécanismes mis en place par les institutions d’accueil pour faciliter l’intégration de ces étudiant.e.s étrangers ? Quelles sont les stratégies d’accompagnement développées pour assurer leur réussite académique et leur mieux-être ? Quelles approches de politiques publiques sont mobilisées face aux disparités entre les systèmes éducatifs, notamment entre les pays du Nord et ceux du Sud ?
Partant des ces questions importantes en termes de politiques éducatives, d’intégration et de développement, la question générale et profonde qui se pose est de savoir s’il n’est pas venu le moment de mener une réflexion sérieuse sur la nécessité de repenser le système éducatif dans les pays africains, dans l’optique de réduire la dépendance à l’égard de l’enseignement étranger.
Pour y répondre, VigieAfriques livre les contributions de quelques chercheur.e.s dont les travaux incluent ou touchent à l’économie politique des savoirs : Samira ElAtia, Komla Essiomle, tous les deux de l’Université de l’Alberta, Campus Saint-Jean, Romaric Lucien Badoussi, de l’Université de Parakou du Bénin, Mustapha Rahdou, de l’Université Hassan II de Casablanca.
Le présent numéro a été coordonné par Bétiré Daria Ouradei et Solange Biriziwè Houloum, Enseignantes chercheuses à l’Université de Kara au Togo, boursières du Programme QES (Jubilé de Diamant de la Reine Elizabeth II)
VigieAfriques-volume 7, n°2, 2024
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