Un peu plus d’un quart de pays membres de l’Organisation des Nations Unies, le poids numérique du continent africain au sein des institutions internationales incite l’observateur à apprécier les modalités de traduction de ce poids numérique en poids politique. Dans le contexte diplomatique asymétrique d’aujourd’hui, la question qui se pose, dans une perspective africaine, est celle de la place et de la voie africaines dans le monde, à tout le moins sur des questions qui touchent aux intérêts propres de ce continent. Cette question fait appel également à une réflexion sur la caractérisation d’une approche africaine de négociations internationales. Une perspective culturelle (LeBaron, 2003) africaine de l’analyse des négociations internationales est-elle souhaitable ? Est-elle pertinente ?
Examiner les négociations internationales revient, pour les chercheurs de ce regroupement thématique, à apprécier la notion de capacité politique (Sprout, 1965) dans une perspective africaine. Il s’agit de se préoccuper du rôle des acteurs africains lors des négociations internationales, des formes d’interaction entre eux et leurs vis-à-vis, des sources de levier utilisées par eux, des prises de position respectives lors des débats internationaux. Cette question de l’évaluation de l’évolution de l’influence de l’Afrique dans les négociations internationales permet également de considérer dans quelle mesure l’orientation de la position des acteurs dominants pourrait, à l’occasion et par moments, être expliquée ou causée par une attitude ou une position individuelle ou commune d’un ou de plusieurs acteurs africains. De même, le regroupement s’intéresse aux expériences et situations permettant de retracer la paternité, la source, le circuit et le dénouement des sujets abordés lors des rencontres entre pairs dans l’espace mondial et la prise en compte desdits sujets de discussion dans la forme définitive des ententes.
Charlie Mballa
Léonard Matala-Tala